• Le Monde des Dominatrices (2) : Lutter Contre Des Penchants Souvent Très Naturels (ii)

    2- Une Femme le plus souvent prête à se soumettre à l’Homme pour se sentir protégée par lui (par Songe)

    Si, d’un côté, il y a le penchant quasi naturel de l’homme à dominer les femmes, on peut dire également qu’il y a, de l’autre côté, un penchant quasi naturel de la femme de se soumettre à eux. Pour le confirmer, on peut se référer au succès de la série Fifty Shades of Grey, fortement plébiscité par le lectorat féminin, qui trouvait là, en quelque sorte, matière à fantasmer. C’est très symptomatique de la condition féminine et certainement aussi de son approche de l’érotisme, et peut-être même vis-à-vis de sa relation avec les hommes, que de se soumettre à lui.

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    En effet, face à la domination naturelle de l’homme, la femme a ainsi historiquement appris à se soumettre (en se faisant dans la même occasion largement exploiter par lui). Dans son rôle, elle devait prendre soin de lui, anticiper ses désirs, obéir sans rechigner jusqu’à effacer sa propre personnalité. De manière caricaturale, la femme se positionnait presque en esclave (Lennon n’a-t-il pas écrit une chanson qui s’appelle « Women are the niggers of the world », ce qui est une vision certainement très juste quand on pense à ce qu’elles affrontent dans le monde ?). Derrière cette attitude se cache certainement aussi le besoin de se sentir protégée par lui. Mais de qui et de quoi ? En l’occurrence, des autres hommes… D’autre part, si l’on considère que la femme a longtemps été au foyer, notamment pour élever les enfants, il y a dans l’inconscient collectif que l’homme doit également apporter à ce foyer la sécurité matérielle et financière. En contrepartie, et en guise de remerciement, la femme se soumettait à son bon vouloir en tout.

     

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    Et on peut aller un peu plus loin, même si c’est très cliché, la femme montre son pouvoir aux autres femmes qu’elle a su capter l’attention d’un homme le plus fortuné et/ou le plus fort possible pour lui apporter cette sécurité ainsi qu’à ses enfants. Mais elle le fait souvent en se soumettant d’une manière ou d’une autre, soit en mettant de côté ses sentiments authentiques, soit en se pliant à ses désirs pour qu’il la choisisse (et la garde le plus longtemps possible). D’ailleurs, cette attitude se retrouve fréquemment dans le monde animal où la femelle cherche à capter l’attention des mâles dominants. Et ces femmes qui trouvent la faveur de tels hommes ont souvent recours à l’attrait de leurs charmes et à la sexualité et prouvent par ce biais une forme de domination aux yeux des autres femmes. Et l’homme prouve de son côté son pouvoir en choisissant généralement une femme plus jeune que lui quand approche la quarantaine ou la cinquantaine…

     

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    Bien entendu, cette situation peut entraîner une relation déséquilibrée dans laquelle la femme peut dominer l’homme à son tour, notamment si l’homme se sent vulnérable à son égard du fait de cette jeunesse et d’atours qui laisseraient peu indifférents les autres hommes si l’envie de la dame lui venait. Mais dans une relation plus équilibrée et moins financière, le rapport de force penchera généralement du côté de l’homme.

    Pour autant, aussi étrange qu’il y paraisse, qu’on soit un homme ou femme, il y a un réel plaisir à se soumettre à la volonté d’un autre. D’une part, on se sent déresponsabilisée, mais il y a aussi la satisfaction d’agir dans un cadre précis et de faire plaisir à l’autre, voire celui de se sacrifier pour lui. D’une certaine manière, on vit à travers le plaisir qu’on apporte à l’autre et dans l’attente du jugement sur nos actes. A-t-on correctement exécuté les ordres ? Avons-nous bien anticipé ses désirs ? Et de manière implicite, il y a cette attente d’une récompense ou la crainte d’une punition si jamais nous échouons ou réussissons. En fait, pour la femme, il y a une sorte d’infantilisation, pendant qu’elle exige du dominant un rôle de père autoritaire. Elle devient comme une petite fille devant une sorte d’ogre qu’elle se doit de servir au risque d’être dévorée par lui…

     

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    Pour qu’une femme se soumette à lui, l’homme doit incarner l’autorité. Et c’est très simple pour lui, il lui suffit de projeter sur elle l’image du père patriarche. Inconsciemment, l’infantilisation de la relation la pousse à vouloir se sentir jugée et à agir de manière à ce qu’il soit fier d’elle.

    Allons plus loin, foncièrement, aussi caricatural que cela puisse paraître, très peu de femmes se sentiraient valorisées de partager avec un homme faible, une lopette. Au contraire, il y a une sorte d’arrogance à montrer aux autres femmes qu’elles vivent avec un vrai homme, sous-entendu par-là très viril. Certes, la société et les mœurs changent, mais pas encore au point que ces idées disparaissent complètement, avouons-le. De toute façon, les Jeux de D/S ne sont là que pour s’amuser ou mettre en scène des schémas ancestraux, et non pas pour œuvrer pour l’égalité des sexes. Au contraire, ils jouent à les exacerber ou à les inverser de la manière la plus extrême.

    Et devenir une Dominatrice peut effectivement sonner l’heure de la vengeance ! Et l’actualité sur le harcèlement ou les agressions dont font l’objet les femmes donnerait !

     

    Ivresse confirme :

    Pour ma part, j’ai effectivement envie de faire plaisir à mon homme. Quand je dis cette expression, je veux qu’il soit « homme ». Que cache cette expression ? Eh bien, j’avoue et accepte aimer l’image de l’homme virile, un peu macho sur les bords. Pourquoi ? Parce que je me sens protégée et en sécurité à ses côtés. Même si c’est ridicule, je ne veux pas d’une lavette. Je veux être fière de lui et fière qu’il m’ait choisie. Oui, je préfère me dire que mon homme est un ours ou un lion plutôt qu’un lapin ou un caniche, parce que cela aidera également mes enfants à avoir en face d’eux un tel père, plutôt que le contraire, même s’il est bon que je tempère les éventuelles dérives machistes pour que le modèle soit bon pour leurs futures relations avec l’autre sexe.

    Pour moi, le profil d’un bon « maitre dominateur » serait : être séducteur, autoritaire bien sûr, possessif et un peu macho mais aussi protecteur. Bref, je dois, entre ses mains ou juste à ses yeux, me sentir « sa chose » pendant l’espace de ces jeux, ce qui est à la fois effrayant et fascinant. Tant pis pour les féministes !

     

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    Seulement, cette fois, au lieu de se soumettre à l’homme, il va s’agir de le dominer en inversant ce conditionnement historique, sociale et psychologique que Songe vient de décrire. Et je dois dire que j’apprécie également que l’homme ne soit pas uniquement macho et s’ouvre un peu à sa féminité, parce qu’il s’ouvre ainsi à mon monde. Les jeux de D/S peuvent d’ailleurs l’aider à creuser cette sensibilité qu’il a tendance à enfouir et dissimuler sous sa carapace de mâle. Le couple a ici devant lui à la fois un terrain de jeu et un terrain d’exploration de la personnalité de chacun dans lesquels l’homme et la femme devront creuser des facettes que la société tend à réclamer de cacher.

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