Songe parle :

 Bon, on avait annoncé ce thème depuis quelques temps déjà, mais on a pris du retard. Donc voici à venir une série de billets sur le thème fascinant des dominatrices. Si ce thème vous inspire, vous trouverez certainement d’autres illustrations en sélectionnant le Tag “dominatrice” dans notre blog (et que vous trouverez à la fin de l’article). Avant de laisser plus largement la place à Yvresse sur le sujet, je souhaiterais évoquer en guise de préliminaire quelques généralités sur le vaste thème des Jeux de Domination/Soumission.

C’est un thème que nous n’abordons pas véritablement dans notre Guide du pegging amoureux et qui va dénoter de l’esprit que nous souhaitons mettre en avant pour le pegging, d’autant qu’il va même plutôt dans la direction opposée. Mais, la domination féminine et la soumission masculine, comme nous le disons dans notre livre, sont quasi inhérentes à la pratique du pegging. Pour tout vous dire, elle fait d’ailleurs largement partie du fantasme qui gravite autour de ce jeu érotique. Nous allons par conséquent essayer de réfléchir sur une approche qui puisse séduire le plus grand nombre et comprendre les enjeux et pourquoi ils effraient et fascinent en même temps. 

1-  Notre vision des jeux de domination/soumission orientée « soft »

 Autant vous l’avouer tout de suite, nous sommes un couple plutôt tendre, ce qui fait de nous ne nous adonnons pas à des jeux de domination/soumission très hard. Dans le vrai milieu de la D/S, nous sommes clairement ce qu’on appelle des gens très « vanille » et nous l’assumons tout à fait. Donc ne vous attendez pas à des propos qui poussent très fort à humilier, avilir ou fouetter l’autre. Au contraire, tout comme notre approche du pegging, nous nous insérons dans une logique ludique, complice et d’exploration de soi et de l’autre.

 Compte tenu de notre thème du pegging, nous allons nous intéresser à l’autre versant, celui de la Domination Féminine et de la Soumission masculine. Que signifie le terme « vanille » dans le monde de D/S ? Tout simplement, il s’agit de les pratiquer dans un contexte de couples « normaux » qui n’en font pas un mode de vie, mais juste une exploration ludique pour sortir de la routine et explorer les facettes plus ou moins cachées de l’un et de l’autre dans un cadre le plus complice possible.

Il n’est pas sans dire que le terme « vanille » possède une certaine connotation péjorative dans les couples qui vivent une vraie relation de domination-soumission, surtout dès que ce genre de rapport est abordée sérieusement sur internet. Pour notre part, les jeux de D/S, surtout quand ils inversent la relation pour donner à la femme le pouvoir, offrent justement un vrai cadre ludique où le couple peut s’amuser à loisir parce qu’il y a une sorte de distance entre ce qu’on est vraiment et vit tous les jours.

 

2-  Des jeux qui pourtant permettent au couple de se redécouvrir

La complicité du couple constitue aussi l’un des éléments clé de ces jeux. Confier ses désirs de domination ou de soumission à l’autre est un signe de confiance absolue. On livre des fantasmes que l’on ne confierait pas à tout le monde. Donc quoi de plus beau de se retrouver dans la peau de ce confident privilégié ? A dire vrai, il est fréquent que l’attitude quotidienne du partenaire bloque ce qui devient un très étrange dialogue de son âme. Certains, d’ailleurs, peuvent être même forcés à chercher ailleurs pour pouvoir trouver une oreille plus attentive. C’est pourquoi il faut voir l’introduction de ces jeux dans son couple comme une véritable chance, et non comme une malédiction qui va le détruire ou l’entrainer dans une relation malsaine. On parle bien ici de se découvrir soi-même et de découvrir l’autre et de vivre des situations qui stimulent l’imaginaire et créent un monde à part qui appartienne qu’au couple.

En ce sens, notre propos ne fera en quelque sorte qu’effleurer la question et détournera certainement l’esprit qui en fait tout le sel et le grisant. Toutefois, il vous livrera quelques clés pour stimuler vos envies et votre imagination pour aller oui ou non plus loin. D’autre part, un couple « vanille » est souvent un couple qui « switch », c’est-à-dire qui prend plaisir à alterner les rôles, chose que nous vous conseillons fortement car elle permet d’explorer toutes les facettes de sa propres personnalité.

En tout état de cause, certaines personnes ont des affinités plus ou moins grandes avec l’esprit de ces pratiques et surtout se sentent avant tout des dominants ou des serviteurs dans l’âme. Pour ne frustrer personne, il est très sain d’alterner les rôles, mais également parce que vivre ces situations permet parfois de se découvrir tel qu’on n’aurait jamais imaginé être.

 3-  Définir l’esprit des jeux acceptés, les buts de chacun et des Limites claires :

Pour débuter les jeux de D/S, il est important d’en bien définir les contours et les limites. Nous vous proposons de fixer ces quelques règles en préalable de tout qui permettront de les envisager l’esprit libre :

-      Il est important de connaître les limites de chacun. Chacun peut avoir des tabous, des phobies, qu’il est inutile de bousculer. Aussi, avant même de commencer, il est très opportun de dialoguer pour définir ce qui attire le plus chacun et surtout d’exclure tout ce qui pourrait interférer les zones de blocages de l’autre.

-      L’une des règles qui permettent d’éviter certains excès est de convenir que tout jeu puisse être refusé si celui qui le propose n’est pas capable d’endosser à son tour l’autre rôle pour l’exécuter. Et il est toujours très amusant de l’exiger au cas où l’autre commence aller un peu trop loin. Parfois, les excès ne viennent pas du dominant, mais bien du serviteur…

-      Les jeux doivent être acceptés et compris par les deux parties. Parfois, il est difficile d’entrer dans la tête de l‘autre et de comprendre les secrets enjeux qui le stimulent. Aussi bizarre que cela puisse paraître, les jeux de D/S permettent au couple de se découvrir plus que de se détruire car, surtout dans un contexte « vanille », ils stimulent le dialogue du couple. S’il y a un blocage sur un jeu, il se peut qu’une limite soit atteinte ou que l’intérêt du jeu ne soit pas compris. Avant de l’envisager ou de l’écarter, il faut en discuter pour comprendre les motivations et blocages de chacun. Il se peut aussi qu’en le modifiant légèrement, le jeu prenne une tournure qui parle davantage à l’autre. Idéalement, il doit au contraire permettre à chacun de mieux se connaître et se définir et de cerner ce que chacun à y gagner à la fin.

-      Ne jamais mettre en danger son couple. Il convient là aussi de définir la place de ces jeux dans son couple. Il ne s’agit certainement pas d’en faire un mode de vie et ils ne doivent pas se substituer aux instants de tendresse et de sexualité normale qui sont nécessaire aux couples. En fait, ces jeux doivent si possible aider le couple à se renforcer, à renouveler son intimité. Si l’un ou l’autre ne ressent pas ou plus cette dimension,

-      Ne jamais mettre la santé physique ou mentale de l’autre en danger. Cette question touche bien entendu le serviteur mais également la Dominatrice. Il peut être très perturbant d’exécuter un jeu pour répondre à certains fantasmes de soumission de l’homme, tout comme l’homme n’a pas à tout accepter.

-      Pour résumé, les jeux de D/S tels que nous vous les présenteront ont pour objectif que l’homme et la femme s’amusent ensemble par leur intermédiaire. S’ils fonctionnent dans le bon esprit, ils offrent un curieux paradoxe : quand ils se terminent, les deux joueurs doivent avoir le sentiment d’avoir gagné parce que, tout bonnement, le grand vainqueur propre couple.

 

Au fil des jeux et des découvertes que le couple fera, chacun sera libre d’envisager une relation de D/S plus « épicée » et de quitter le registre « vanille ». Si tel est le cas et qu’elle est acceptée par les deux parties, nul doute que vous saurez trouver comment explorer cet autre monde que nous n’aurons sans doute qu’effleuré.