Ce blog est ouvert à tous, mais on aimerait pouvoir aussi dire à toutes ! Malheureusement, Yvresse se sent toujours aussi seule en ces murs… Ce billet est donc spécialement ouvert aux femmes et les hommes pourront lire mais pas y participer.

Donc si vous voulez prouvez que je ne suis pas la seule à aimer m’occuper des fesses de monsieur ou que les hommes ne sont pas les seuls à être capable d’en parler ou dire du mal d’eux en toute impunité (du moment que ça a un rapport avec le pegging, bien sûr, comme je l’ai fait sur leur (parfois lourd) penchant sur le porno, alors rejoignez-moi.

J’en profite pour passer un petit coup de gueule.

Le paradoxe du pegging face à la société

Comme vous le savez, Amazon accepte de distribuer notre livre (et pour ça, on leur dit merci) mais ils censurent en ne le proposant pas dans les recherches (sauf à ce que vous ayez accepté de consulter le contenu pour adulte). Or, je trouve pour ma part assez révélateur cette attitude sur la sexualité des femmes et de ce qu’on leur reconnait.

Pour le découvrir, faîtes cette série de test.

Sans accepter le contenu « pour adulte », on trouve sans problème des guides sur la sodomie, voire même un qui s’appelle en gros « comment convaincre votre femme de se faire sodomiser ». En gros, qu’on encule une femme, y a pas de souci particulier, c’est même une preuve qu’on n’a plus de tabous. Et, en tant que femme, si on refuse la sodomie, c’est vraiment qu’on doit être sacrément coincée du cul… Limite, on n’a plus le choix sinon monsieur nous quitte. La preuve, c’est écrit dans les livres.

On peut également y découvrir des tonnes de livres, où la femme se soumet et où on lui fait subir tout ce qu’on veut. Y a peut-être un peu de censure, mais il y a déjà de quoi frémir si on considère que ces pratiques sur les femmes sont moins à censurer que leur éventuel envie de culbuter un mec avec un gode-ceinture !

Même chose, en cherchant des ouvrages gays. Vous en trouverez un nombre impressionnant sans la moindre censure particulière. En soi, cela montre qu’il n’y a pas de discrimination à leur égard (ce qui est très bien). Plus exactement, c’est qu’on a peur d’être accusé de discrimination….

Même chose en cherchant des ouvrages sur le pegging. Et là, ça devient consternant. On en trouve plusieurs mais tous dans le cadre de relation très hard style BDSm/Sissification dont un, où l’homme se fait mettre dès la première page en étant ligoter ! C’est sûr que notre guide ne joue pas dans la même cour…

Bref, tout ça est très révélateur. On veut bien afficher que la sodomie entre hommes est normale, parce qu’on ne veut pas être accusé d’être discriminant. On veut bien que les femmes se fassent enculer, parce que ça reste très porteur. On veut bien qu’une femme encule un homme, mais à condition de ne pas le faire « normalement ». Parce que si une femme le veut, c’est forcément une dominatrice (ou que l’homme est une lopette d’accepter (j’emploie des termes que je ne pense pas, bien entendu)). Mais si une femme « normale » veut le faire dans un cadre « normale », cela devient soudain dérangeant. Elle n’en a pas le droit et elle a encore moins le droit de vouloir apprendre à le faire !!

Eh bien, moi, je dis qu’il y a là un problème ! C’est une discrimination honteuse. Une femme a le droit de vouloir vivre une sodomie active avec un homme. Tout comme l’homme a le droit de vouloir la vivre passivement ce plaisir sans être forcément un homme soumis face à une Dominatrice ! Et la femme n’a pas à devenir une dominatrice à 100% non plus pour le vivre !

Un combat presque féministe !

C’est pourquoi j’aimerais que d’autres femmes viennent se joindre à moi pour faire reconnaître ce droit ! Le pegging peut être plein de choses, pas uniquement de la D/S. Moi, j’y ai effectivement découvert des pulsions étranges de domination, mais aussi une facette plus masculine et également une autre façon de faire l’amour à mon homme. Et puis, il y a plein de jeux pour le couple à explorer autour du pegging, au point où c’est aussi une façon de revivre sa sexualité différemment.

Pourtant, quand je le fais, je n’ai pas l’impression d’être un monstre de perversité (bon, d’accord, je me sens pas forcément comme toutes les autres femmes) et je ne vois pas en quoi je fais un truc qui mérite plus de censure que les cas évoqués plus hauts. Et il est facile de critiquer Amazon, mais c’est aussi le monde de l’édition qui a été frileux sur le sujet.

Mais cela ne date pas d’aujourd’hui. Songe me racontait que le réalisateur de film X John B. Root se plaignait de Canal+ qui lui interdisait les scènes avec des godes ceintures, parce qu’ils avaient peur qu’on leur fasse des procès. En effet, pénétrer un corps avec pouvait être assimilé, selon leurs avocats, à un appel à la violence ; oui, chère consœurs, nos godes-ceintures seraient, aux yeux de la loi, assimilés à des armes ! C’est sûr que se faire enculer par une vraie bite, ça change tout (bon d’accord, j’ai un gode qui pourrait presque être une arme tellement il est plus gros qu’une vraie ^-^ mais c’est monsieur qui l’a réclamé !).

Et un nouveau savoir à bâtir ensemble ! 

Donc, chère gente féminine, qui que vous soyez, si, vous aussi, vous vous sentez concernées par cette relative injustice, venez témoigner. Une femme a le droit de sodomiser son mec, tout simplement parce que cette pratique n’est aucunement déviante mais normale. Et accessoirement, elle initie l’homme au plaisir donné par sa prostate, ce qui, d’après ce que j’ai cru comprendre, n’est pas une mince affaire !

Militons pour que ce droit ne soit plus un tabou !  Et j’invite chacune d’elles à participer un peu à notre blog. C’est en échangeant sur nos expériences de pegging que nous aiderons nos consœurs et que nous progresserons chacune dans cette pratique. Le pegging est aujourd’hui quelque chose que la femme vit seule. On ne peut guère en parler qu’avec son partenaire (qui, même s’il s’intéresse à sa féminité reste un mec qui ne connait que la testostérone, ne l’oublions pas ). Quand j’ai accepté de participer dans ce projet de blog qu’avait Songe, j’imaginais qu’on pourrait justement échanger entre nous sur nos difficultés, nos astuces, nos plaisirs etc. Un truc entre meufs...

Le témoignage que j’apporte dans notre livre se limite à mon expérience, je l’ai fait parce que je pense qu’il peut être utile à d’autres femmes. Mais je pense qu’un tel sujet mériterait justement d’être mieux partagé pour que toutes les femmes puissent apprendre, un peu comme le font les hommes, soit en matant du porno, soit en lisant des livres sur la sexualité. On leur explique tout sur un plateau. Or, pour une femme, c’est tout un monde à découvrir, des repères à se bâtir, une gestuelle quasi contre-nature à assimiler. Et tout ça, personne n’en parle (à part notre livre).

Les femmes ont là un vaste sujet, un terrain presque vierge sur lequel tout est à construire. Et plus on partagera nos expériences et nos savoirs, plus on pourra bâtir de belles choses. Montrons aux hommes que nous pouvons bâtir des cathédrales en matière de pegging !  Il y a certainement des femmes qui se posent des questions, qui hésitent, qui ont peur. Bien sûr, notre livre est censé répondre à tout ceci, mais peut-être souhaiteraient-elles lire elles aussi qu’il n’y a pas que moi qui trouve ça extraordinaire !

Voilà mon petit combat. Et voilà pourquoi je me sens vraiment seule pour le mener. Sur le sujet, les hommes sont souvent un bon soutien et je remercie tous les témoignages et les encouragements de leur part. Seulement, ils ne peuvent pas tout nous apprendre. Il y a dans le pegging un nouveau rapport avec la féminité et avec notre corps. Et j’aimerais trouver d’autres femmes avec qui en parler.

Donc merci d’avance à toutes celles qui oseront franchir avec moi ce grand tabou et en parler ici !

Yvresse,

Sodomisatrice de son mec à ses heures perdues et fière de l’être !

PS : messieurs, merci d’intervenir dans l’autre billet.